Régulations des apprentissages : orientations conceptuelles pour la recherche et la pratique en éducation
Résumé du premier chapitre de l’ouvrage dirigé par Linda Allal et Lucie Mottier-Lopez (Allal, 2007)
Définition
Régulation de l’apprentissage
= succession d’opérations visant à
= processus d’autorégulation + interactions de l’E avec son environnement !
- Fixer un but et orienter l’action vers celui-ci
- Contrôler la progression de l’action vers le but
- Assurer un retour sur l’action (feedback ou
rétroaction)
- Confirmer ou réorienter la trajectoire de
l’action, et/ou redéfinir le but
= processus d’autorégulation + interactions de l’E avec son environnement !
5 composants de l'apprentissage
- Les activités cognitives et métacognitives
impliquées dans les transformations des connaissances et des compétences de
l’apprenant
- Les activités affectives (dispositions
motivationnelles et attributionnelles qui influencent l’activation des
processus cognitifs)
- Les activités sociales (avec autrui,
conjointe)
- Les mécanismes qui assurent le guidage, le
contrôle, l’ajustement à
les régulations
- Les produits qui résultent des
transformations
Les régulations interviennent dans les 3 activités fondamentales (cognitives, affectives, sociales) de l’apprentissage et assurent en outre leur articulation. Les régulations métacognitives jouent un rôle clé dans la coordination des démarches de l’apprenant et sont influencées, souvent de manière déterminante, par des processus de régulation affective et motivationnelle.
5 distinctions conceptuelles et leurs articulations
- Co-régulations =
autorégulation + hétérorégulation : l’apprenant n’est jamais en totale
autonomie et le M ne peut apprendre à l’E sans son concours, in fine
c’est l’E qui apprend.
- Régulations
homéostatiques (on revient à un équilibre) >< Régulation homéorhésiques (il y a nouveaux savoirs) : il faut
une articulation des deux – dans la plupart des situations d’apprentissage à
l’école, l’E oit construire de nouvelles connaissances, tout en conservant et
faisant fonctionner des connaissances déjà acquises.
- Régulations
automatisées >< Régulations
actives : les deux fonctionnent en parallèle. L’E, pour réaliser une
activité d’apprentissage, utilisent sans en prendre conscience de nombreuses
connaissances déjà constituées (r. automatisée). En même temps, il construit de
nouvelles connaissances grâce à des r. actives (mémoire de travail)
- Régulations
« on-line » >< Régulations
différées : les apprentissages scolaires exigent presque toujours une
articulation plus ou moins bien assurées entre les régulations
« on-line » au sein de chaque tâche et une succession de r. différées
(ou décalées) liées aux différents tâches entreprises dans le temps. (Les Es
ont souvent des difficultés à gérer les r. différées, ex : se rappeler le
but de l’activité)
- Régulations interactives (E à environnement – M, ô E – et outils) >< Régulations rétroactives (Feedbacks : r. on-line ou r. différée) >< Régulations proactives (anticipation et planification)
5 niveaux d’organisation des régulations des apprentissages
- Régulations
liées à la structure de la situation d’enseignement/apprentissage : la
r. des apprentissages est influencée par la structure des situations et des
tâches proposées aux Es. La structure d’une situation d’apprentissage est
constituée d’un ensemble d’apports et de contraintes qui sont des sources
potentielles de régulation de l’activité de l’E. Concept d’affordance (Reed,
Gibson) : propriétés d’un contexte qui soutiennent et contraignent en même
temps les conduites autorégulatrices d’un organisme. Les affordances d’une
situation offrent des « occasions pour l’action » mais ne sont pas
les causes de l’activité de l’E.
- .
Régulations
M à E : Les
interventions du M en classe sont une forme de médiation sociale qui régule la
structure des situations d’apprentissage et donc la nature des affordances mis
en place. (ex : le M interprète et ajuste les consignes, modifie le
matériel, rallonge ou raccourcit le temps, adapte ses interventions,…) +
puissante source de régulation potentielle des processus d’apprentissage. à processus d’étayage
(scaffolding) (BRUNER)
- .
Régulations
E ßà
E : aussi une forme de médiation sociale. Deux formes de régulations E
ß à E : le tutorat (E
– e) et la co-élaboration (E – E)
- .
Autorégulation :
est au centre du modèle ! nécessité d’analyser les relations entre les
dimensions cognitives, affectives et sociales des régulations des
apprentissages
- .
Régulations
liées aux outils : intégrés dans chaque niveau de régulation, peuvent
contribuer à relier les niveaux entre eux. Formes des outils : produits
culturels (dico,…), outils didactiques (notes de cours données ou construites
en classe), instruments d’évaluation et d’autoévaluation.
Un rapport dialectique entre contexte et processus : rapport dialectique entre les facteurs contextuels de régulation (structure de la situation, interventions du M, interactions entre pairs, outils) et les processus d’autorégulation propres aux E. Les facteurs contextuels soutiennent, guident et contraignent les processus d’autorégulation propres aux E. En même temps, les capacités auto-régulatives de chaque E favorisent u limitent sa manière de s’engager dans la situation et de tirer parti efficacement des ressources de régulation à disposition.